Les sombres régions sans relief qui recouvrent le visage familier de la Lune portent des noms latins d’océans et de mers. Cette convention de dénomination a une justification historique, mais l’ère de l’exploration spatiale, cela peut sembler un brin ironique d’avoir donné des noms fleurant bons les embruns aux formations géologiques d’un astre essentiellement sec. Ces mers ne sont en réalité que des bassins d’impacts dans lesquels s’est épanchée une lave fluide et depuis longtemps solidifiée. Cette élégante perspective lunaire est une soigneuse mosaïque d’images télescopiques nous donnant à admirer Sinus Iridium, la Baie des Arcs-en-ciel, extension nord-ouest de Mare Imbrium, ou Mer des Pluies. Cernée par les monts Jura, la Baie mesure quelque 250 kilomètres de diamètre, se terminant en bas par l’escarpé cap (promontorium) Laplace. La partie éclairée du cap se hisse à près de 3 000 mètres au-dessus du fond de la baie. Au sommet opposés de l’arc se trouve le cap Heraclides, dans les plis tourmentés duquel d’aucuns veulent voir une « Vierge de la Lune ».